(c) Maurice Strong.
Le logo du Sommet de la Terre.
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"Chacun de nous peut faire partie de la solution"
Grand amoureux de la Nature et brillant businessman Canadien,
Maurice Strong a été l'organisateur principal
du premier Sommet de la Terre, à Rio en 1992. Il revient
avec nous sur ce qui a été, pour beaucoup, une
prise de conscience formidable des grands enjeux et le point
de départ de nombreuses actions visant à préserver
l’Environnement.
Né en 1929 à Oak Lake, une petite bourgade perdue
au milieu des forêts de l’Etat du Manitoba, au
Canada, Maurice Strong débute sa carrière très
tôt dans une petite compagnie de pétrole et de
gaz. À 24 ans, récemment marié, il quitte
ses fonctions de directeur financier pour un long voyage de
2 ans autour du monde. Les nuits passées chez l’habitant
dans des cases d’Afrique ou au beau milieu de villages
indiens le sensibilise aux questions de développement
et de conservation (à cette époque, on ne parlait
pas encore d’environnement).
À son retour, il souhaite s’engager aux Nations
Unies, mais n’y parvient pas car il n’a pas «
le profil ». Frustré, il retourne à ses
premières occupations, mais ne néglige pas sa
vie associative car il entend bien être utile au-delà
de sa profession. Il grimpe petit à petit les échelons
et se retrouve nommé, à 29 ans, Directeur Général
de Power Corporation of Canada, une des toutes premières
entreprises du secteur énergétique nord-américain.
Sans arrêt en voyage, il multiplie les discours pour
préserver l’habitat des Inuits du Grand Nord,
menacé par un projet d’oléoduc et commence
petit à petit à être reconnu comme activiste
engagé. Au début des années 70, il se
voit offrir, par le Premier Ministre de l’époque,
l’opportunité de créer l’Agence
Canadienne de Développement : il va enfin pouvoir agir.
En 1972, il participe aux débats de la conférence
des Nations Unies de Stockholm, qui aboutiront à la
naissance d’un nouveau concept : l’Eco-Développement,
ancêtre du Développement Durable. Il devient
l’une des figure du changement survenu, essayant d’intégrer
l’équité sociale et la prudence écologique
aux politiques de Développement au Nord comme au Sud.
Il passe une bonne partie des années 80 à la
tête du programme des Nations Unies pour l’Environnement
et coordonne les opérations d’urgence humanitaire
de l’ONU en Afrique. Il devient un des plus proches
conseillers du président de la Banque Mondiale ainsi
que du secrétaire Général de l’ONU.
C’est à cette époque qu’on lui demande
d’organiser et d’animer un Sommet mondial sur
l’Environnement. Il va passer 2 ans à convaincre
tous les chefs d’Etats et les puissants de ce monde
de se réunir à Rio, pour le Sommet de la Terre.
Pour la première fois, l’attention des médias
se porte sur ces chefs d’Etats, ces centaines d’ONG,
d’industriels et de groupes de pressions venus débattre
des grands enjeux environnementaux de la planète. Il
a obtenu de l’ONU une heure à huis-clos avec
les 117 Présidents ou Premiers Ministres (dont Fidel
Castro et George Bush Père dans la même pièce).
Il les exhorte à penser à long terme et à
devenir de vrais acteurs de la préservation de l’Environnement.
« Ce dont nous manquons sur cette Terre - leur dit-il
- ce n’est pas de chefs d’Etat ou de personnalités
brillantes mais de vrais leaders capable de comprendre les
enjeux et d’agir ». Il les convainc de créer
un Agenda 21 sorte de feuille de route servant à limiter
l’impact des activités humaines sur l’Environnement
au niveau global et local, et de lancer le processus pour
aboutir à des conventions sur le réchauffement
climatique (le Protocole de Kyoto découle de Rio),
sur le respect de la biodiversité et sur la lutte contre
la désertification.
Saluée par de nombreux médias, associations
écologiques et activistes comme LA grande messe dont
la planète avait besoin pour prendre conscience des
grands enjeux écologiques, Maurice Strong préfère
décrire la conférence comme « un bon point
de départ pour créer du changement dans les
esprits même si la mise en œuvre dépend
comme toujours de la vrai motivation de chacun des acteurs…
».
Désormais envoyé spécial de l’ONU
pour la Corée du Nord et président de Technology
Development Inc., un centre de recherche sur les nanotechnologies
appliquées aux énergies renouvelables, Maurice
Strong l’infatigable, fait honneur à sa promesse
: il sait se rendre utile et contribue à trouver des
solutions.
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