Maurice
Strong - Ottawa (Canada) - 28 Février 2004
"Chacun de nous
peut faire partie de la solution..."
Grand
amoureux de la Nature et brillant businessman Canadien, Maurice Strong a été
l'organisateur principal du premier Sommet de la Terre, à Rio en 1992.
Il revient avec nous sur ce qui a été, pour beaucoup, une prise
de conscience formidable des grands enjeux et le point de départ de
nombreuses actions visant à préserver l’Environnement.
Né en 1929 à Oak Lake, une petite bourgade perdue au milieu
des forêts de l’Etat du Manitoba, au Canada, Maurice Strong débute
sa carrière très tôt dans une petite compagnie de pétrole
et de gaz. À 24 ans, récemment marié, il quitte ses fonctions
de directeur financier pour un long voyage de 2 ans autour du monde. Les nuits
passées chez l’habitant dans des cases d’Afrique ou au
beau milieu de villages indiens le sensibilise aux questions de développement
et de conservation (à cette époque, on ne parlait pas encore
d’environnement).
À son retour, il souhaite s’engager aux Nations Unies, mais n’y
parvient pas car il n’a pas « le profil ». Frustré,
il retourne à ses premières occupations, mais ne néglige
pas sa vie associative car il entend bien être utile au-delà
de sa profession. Il grimpe petit à petit les échelons et se
retrouve nommé, à 29 ans, Directeur Général de
Power Corporation of Canada, une des toutes premières entreprises du
secteur énergétique nord-américain. Sans arrêt
en voyage, il multiplie les discours pour préserver l’habitat
des Inuits du Grand Nord, menacé par un projet d’oléoduc
et commence petit à petit à être reconnu comme activiste
engagé. Au début des années 70, il se voit offrir, par
le Premier Ministre de l’époque, l’opportunité de
créer l’Agence Canadienne de Développement : il va enfin
pouvoir agir.
En 1972, il participe aux débats de la conférence des Nations
Unies de Stockholm, qui aboutiront à la naissance d’un nouveau
concept : l’Eco-Développement, ancêtre du Développement
Durable. Il devient l’une des figure du changement survenu, essayant
d’intégrer l’équité sociale et la prudence
écologique aux politiques de Développement au Nord comme au
Sud. Il passe une bonne partie des années 80 à la tête
du programme des Nations Unies pour l’Environnement et coordonne les
opérations d’urgence humanitaire de l’ONU en Afrique. Il
devient un des plus proches conseillers du président de la Banque Mondiale
ainsi que du secrétaire Général de l’ONU.
C’est à cette époque qu’on lui demande d’organiser
et d’animer un Sommet mondial sur l’Environnement. Il va passer
2 ans à convaincre tous les chefs d’Etats et les puissants de
ce monde de se réunir à Rio, pour le Sommet de la Terre. Pour
la première fois, l’attention des médias se porte sur
ces chefs d’Etats, ces centaines d’ONG, d’industriels et
de groupes de pressions venus débattre des grands enjeux environnementaux
de la planète. Il a obtenu de l’ONU une heure à huis-clos
avec les 117 Présidents ou Premiers Ministres (dont Fidel Castro et
George Bush Père dans la même pièce). Il les exhorte à
penser à long terme et à devenir de vrais acteurs de la préservation
de l’Environnement. « Ce dont nous manquons sur cette Terre -
leur dit-il - ce n’est pas de chefs d’Etat ou de personnalités
brillantes mais de vrais leaders capable de comprendre les enjeux et d’agir
». Il les convainc de créer un Agenda 21 sorte de feuille de
route servant à limiter l’impact des activités humaines
sur l’Environnement au niveau global et local, et de lancer le processus
pour aboutir à des conventions sur le réchauffement climatique
(le Protocole de Kyoto découle de Rio), sur le respect de la biodiversité
et sur la lutte contre la désertification.
Saluée par de nombreux médias, associations écologiques
et activistes comme LA grande messe dont la planète avait besoin pour
prendre conscience des grands enjeux écologiques, Maurice Strong préfère
décrire la conférence comme « un bon point de départ
pour créer du changement dans les esprits même si la mise en
œuvre dépend comme toujours de la vrai motivation de chacun des
acteurs… ».
Désormais envoyé spécial de l’ONU pour la Corée
du Nord et président de Technology Development Inc., un centre de recherche
sur les nanotechnologies appliquées aux énergies renouvelables,
Maurice Strong l’infatigable, fait honneur à sa promesse : il
sait se rendre utile et contribue à trouver des solutions.
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