Moni Malhoutra - Delhi (Inde) - 5 Septembre 2003

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Reportage sur les réalisation concrètes de la Rajiv Gandhi Foundation . Ici dans le village de Jojawar.
Notre reportage sur Jojawar

Moni Malhoutra, un bureaucrate devenu constructeur de puits...


La carrière de Moni Malhoutra a été à la hauteur des rêves de n’importe quel jeune fonctionnaire issu du prestigieux corps de l’« Indian Administrative Service ». Il a, pendant plus de 7 ans, conseillé Indira Gandhi, la fille de Nehru, la plus puissante et respectée Premier Ministre du paysage politique indien depuis son père.

Au sein du cabinet, il est en particulier responsable des questions de développement et d’environnement, sujet extrêmement sensible dans ce pays ravagé par la famine et les problèmes écologiques.

Puis, sa formation à Oxford et son expérience lui offrent la possibilité de travailler au sein de l’administration du Commonwealth à Londres où il se spécialise sur les problématiques de résolution de conflit. Son travail l’amène à rencontrer Mandela en prison en 1986 et à engager les procédures qui aboutiront à sa libération. Il est aussi envoyé en Birmanie pour tenter de faire dialoguer les parties adverses de la guerre civile qui ravage le pays.

Comment un haut fonctionnaire de ce niveau se retrouve à la tête d’une petite équipe de 45 volontaires dont l’activité peut paraître plus basique, construire des réservoirs pour les puits, animer des librairies ou assurer des soutiens psychologiques dans des villages ruraux ?

M. Malhoutra, sans se dévoiler, nous a, au court de l’entretien, fourni plusieurs réponses. D’abord son admiration pour Indira Gandhi ne lui aurait, pour rien au monde, fait refuser de prendre la tête d’une fondation qui porte le nom de son fils, lui aussi devenu Premier Ministre et assassiné au cours de son mandat. Mais c’est sans doute et surtout parce qu’au cours de ses cinq premières années de fonctionnaires, il a arpenté les villages de l’Inde et s’est aperçu que les problèmes se résolvent souvent plus vite au contact du terrain.

Les projets de la Rajiv Gandhi Foundation sont souvent simples et toujours financés à hauteur d’1/3 par les populations locales ce qui garantit autant leur réelle utilité que leur pérennité.

À titre d’exemple, l’un des problèmes les plus récurrents de l’Inde est son approvisionnement en eau. Et le souci n’est pas tant qu’il n’y a pas d’eau, mais que la moitié des précipitations d’un mois tombe en une seule journée et que celle-ci n’est pas conservée. C’est pour cette raison que la RGF a financé près de 90 mini barrages qui permettent de stocker des étangs d’eau qui viendront alimenter les puits des villages alentours avec une eau filtrée de la meilleur façon qui soit par 50 mètres de terre.

Partant du principe que pour être durable, le développement rural doit être assuré par les villageois eux-mêmes, la RGF met un point d’honneur à les faire participer et agit seulement en qualité de « soutien financier ».

Par exemple, elle finance aussi des librairies dans les villages reculés, mais laisse les communautés les gérer elles-mêmes. Au cours de la visite de l’une d’elle M. Malhoutra fut surpris d’apprendre que non seulement ces lieux devenaient le lieu de débat d’idées pour le bien des villages, mais que l’actualité internationale, telle que l’intervention américaine en Irak était aussi débattue…

Une de ses dernières préoccupations majeures est la montée du terrorisme. Il a donc décidé d’attaquer le mal à la racine en lançant un programme de soutien psychologique aux orphelins de la guerre au Cachemire afin d’éviter qu’ils alimentent les rangs des fanatiques hindous ou musulmans.

Selon lui, tout le monde en Inde est conscient des problèmes du pays mais il y a ceux qui se forcent à oublier et ceux qui décident d’essayer de changer les choses. Notre rencontre avec ce personnage élégant et attachant et la visite des villages ayant bénéficié des programmes nous a convaincu que nous avions à faire à un homme de la deuxième catégorie.


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Pour en savoir + :

Le site la Rajiv Gandhi Foundation

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