Ivan Botchukov - Varna (Bulgarie) - 05 Aôut 2003

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Ivan Botchukov.



Une partie de l'équipe de direction de Solvay Sodi.



M. Botchukov & Mme Targova, responsable des Relations Presses et traductrice d'un jour.



Visite de l'Usine de Carbonate de Soude.


"L'avenir de Solvay-Sodi dépend de chacun de nous", le nouveau slogan du site de Devnya.

Ivan Botchukov, un Chimiste Humaniste.


Jusqu’en 1991, la totalité des industries Bulgares étaient étatisées. Sodi, une des 10 plus importantes entreprises du pays fonctionnait de manière planifiée, avec de nombreux emplois en doublons et une productivité toute… communiste ! En 1997, Solvay*, un des leaders mondiaux de la Chimie l’a racheté et tente, depuis lors, d’améliorer tout ce qui peut l’être. Ivan Botchukov, cinquantenaire à l’allure bonhomme, a connu les 2 époques en tant que Directeur Général et évoque avec nous ce que le Développement Durable signifie pour lui.

M. Botchukov connaît son entreprise depuis plus de 30 ans, époque à laquelle il y est rentré comme simple chef d’équipe. Il est passé par tous les échelons de la production et du management avant d’être nommé Directeur Général en 1989. Avant la chute du mur, il reportait directement au Ministre de l’Industrie Bulgare et dépendait, pour chaque décision, d’innombrables services administratifs. Ayant rapidement intégré qu’après 1991, la survie de Sodi dépendait de ses rendements et de sa productivité, M. Botchukov entama, seul dans un premier temps et appuyé par Solvay à partir de 1997, un lent et difficile processus de modernisation.

Le processus de modernisation sociale, une réussite difficile.

Cependant, le passage à une économie concurrentielle ne s’est pas fait sans heurts. Alors que le nombre d’employés avoisinait 2 200 au moment du rachat par Solvay, l’effectif est aujourd’hui de 930. Un ambitieux plan social mis en place avec les syndicats et financé par Solvay a permis de proposer un poste à tous les anciens employés. 500 ont étés replacés et ceux qui ont refusé sont partis avec une prime équivalente à 12 mois de salaires alors que la loi n’imposait que 2 mois.

Les employés de l’entreprise d’engrais voisine, reprise par d’autres investisseurs étrangers, n’a pas connu le même sort puisque 2 500 employés sur 3 000 ont été licenciés, et ceci sans aucune compensation !!

À ce titre, les employés de Solvay Sodi, comme nous avons pu l’observer lors de la visite de l’usine en la compagnie de M. Botchukov, reconnaissent et encouragent les efforts de l’équipe dirigeante pour développer le site en appliquant un management humaniste. Le bon climat social que nous avons pu observer provient selon M. Botchukov d’actions concrètes comme, par exemple, la réfection de l’infirmerie de l’usine où les ouvriers et leur familles peuvent bénéficier gratuitement de soins médicaux et dentaires, le service de bus gratuits entre les domiciles et l’usine et les formations gratuites aux langues étrangères et à l’informatique.

L’impact environnemental du site, un grand chantier.

Plus grand producteur de carbonate de soude des Balkans, le site de Devnya, sur la Mer Noire, applique des process peu dangereux pour l’environnement. La fabrication de carbonate de soude, matière nécessaire à la fabrication du verre, implique deux sortes de pollutions, une émission gazeuse, et une pollution des eaux.

En ce qui concerne les émissions dans l’atmosphère, les gaz émis sont peu toxiques et les quantités négligeables. Toutefois, alors que les normes européennes imposent la présence de filtres ne laissant passer que des gaz à 400mg/m3, la loi bulgare impose que ce taux passe à 50 et Solvay Sodi fonctionne avec des filtres à 30 mg/m3. La pollution des eaux, quant à elle, reste plus dangereuse puisque le procédé rejette des boues qui contiennent du chlore et surtout de l’ammoniac qui peut être dangereux. Les prochains investissements de l’usine permettront de réduire ce taux, aujourd’hui point noir du bilan écologique de l’usine.

Quant aux consommations, le carbonate de soude se fabrique à partir de deux éléments que sont le calcaire et le chlorure de sodium. L’usine est proche de deux carrières dont les réserves sont respectivement de 600 et de 250 ans, donc pas de souci pour l’instant. Le procédé implique aussi une importante consommation d’eau et celle-ci a été fortement réduite (de 150 Millions de tonnes en 1982 à 45 Millions en 2003).

Lorsqu’en guise de conclusion, nous demandons à M. Botchukov ses perspectives en matière de Développement Durable, il est fier de nous répondre qu’un projet de co-génération d’énergie est à l’étude avec la centrale thermique voisine. Mais avant tout, nous rappelle-t-il, il est conscient de la longue route qui lui reste à parcourir.

L'histoire de Solvay Sodi et de M Botchukov est pour nous d'autant plus intéressante qu'elle montre que même dans des pays qu'on considère souvent comme "en retard", on peut avoir une certaine forme d'avance.


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