Ivan Botchukov.
Une partie de l'équipe de direction de Solvay Sodi.
M. Botchukov & Mme Targova, responsable des Relations
Presses et traductrice d'un jour.
Visite de l'Usine de Carbonate de Soude.
"L'avenir de Solvay-Sodi dépend de chacun de
nous", le nouveau slogan du site de Devnya.
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Ivan
Botchukov, un Chimiste Humaniste.
Jusqu’en 1991, la totalité des industries Bulgares
étaient étatisées. Sodi, une des 10 plus
importantes entreprises du pays fonctionnait de manière
planifiée, avec de nombreux emplois en doublons et
une productivité toute… communiste ! En 1997,
Solvay*, un des leaders mondiaux de la Chimie l’a racheté
et tente, depuis lors, d’améliorer tout ce qui
peut l’être. Ivan Botchukov, cinquantenaire à
l’allure bonhomme, a connu les 2 époques en tant
que Directeur Général et évoque avec
nous ce que le Développement Durable signifie pour
lui.
M. Botchukov connaît son entreprise depuis plus de 30
ans, époque à laquelle il y est rentré
comme simple chef d’équipe. Il est passé
par tous les échelons de la production et du management
avant d’être nommé Directeur Général
en 1989. Avant la chute du mur, il reportait directement au
Ministre de l’Industrie Bulgare et dépendait,
pour chaque décision, d’innombrables services
administratifs. Ayant rapidement intégré qu’après
1991, la survie de Sodi dépendait de ses rendements
et de sa productivité, M. Botchukov entama, seul dans
un premier temps et appuyé par Solvay à partir
de 1997, un lent et difficile processus de modernisation.
Le processus de modernisation sociale, une réussite
difficile.
Cependant, le passage à une économie concurrentielle
ne s’est pas fait sans heurts. Alors que le nombre d’employés
avoisinait 2 200 au moment du rachat par Solvay, l’effectif
est aujourd’hui de 930. Un ambitieux plan social mis
en place avec les syndicats et financé par Solvay a
permis de proposer un poste à tous les anciens employés.
500 ont étés replacés et ceux qui ont
refusé sont partis avec une prime équivalente
à 12 mois de salaires alors que la loi n’imposait
que 2 mois.
Les employés de l’entreprise d’engrais
voisine, reprise par d’autres investisseurs étrangers,
n’a pas connu le même sort puisque 2 500 employés
sur 3 000 ont été licenciés, et ceci
sans aucune compensation !!
À ce titre, les employés de Solvay Sodi, comme
nous avons pu l’observer lors de la visite de l’usine
en la compagnie de M. Botchukov, reconnaissent et encouragent
les efforts de l’équipe dirigeante pour développer
le site en appliquant un management humaniste. Le bon climat
social que nous avons pu observer provient selon M. Botchukov
d’actions concrètes comme, par exemple, la réfection
de l’infirmerie de l’usine où les ouvriers
et leur familles peuvent bénéficier gratuitement
de soins médicaux et dentaires, le service de bus gratuits
entre les domiciles et l’usine et les formations gratuites
aux langues étrangères et à l’informatique.
L’impact environnemental du site, un grand chantier.
Plus grand producteur de carbonate de soude des Balkans, le
site de Devnya, sur la Mer Noire, applique des process peu
dangereux pour l’environnement. La fabrication de carbonate
de soude, matière nécessaire à la fabrication
du verre, implique deux sortes de pollutions, une émission
gazeuse, et une pollution des eaux.
En ce qui concerne les émissions dans l’atmosphère,
les gaz émis sont peu toxiques et les quantités
négligeables. Toutefois, alors que les normes européennes
imposent la présence de filtres ne laissant passer
que des gaz à 400mg/m3, la loi bulgare impose que ce
taux passe à 50 et Solvay Sodi fonctionne avec des
filtres à 30 mg/m3. La pollution des eaux, quant à
elle, reste plus dangereuse puisque le procédé
rejette des boues qui contiennent du chlore et surtout de
l’ammoniac qui peut être dangereux. Les prochains
investissements de l’usine permettront de réduire
ce taux, aujourd’hui point noir du bilan écologique
de l’usine.
Quant aux consommations, le carbonate de soude se fabrique
à partir de deux éléments que sont le
calcaire et le chlorure de sodium. L’usine est proche
de deux carrières dont les réserves sont respectivement
de 600 et de 250 ans, donc pas de souci pour l’instant.
Le procédé implique aussi une importante consommation
d’eau et celle-ci a été fortement réduite
(de 150 Millions de tonnes en 1982 à 45 Millions en
2003).
Lorsqu’en guise de conclusion, nous demandons à
M. Botchukov ses perspectives en matière de Développement
Durable, il est fier de nous répondre qu’un projet
de co-génération d’énergie est
à l’étude avec la centrale thermique voisine.
Mais avant tout, nous rappelle-t-il, il est conscient de la
longue route qui lui reste à parcourir.
L'histoire de Solvay Sodi et de M Botchukov est pour nous
d'autant plus intéressante qu'elle montre que même
dans des pays qu'on considère souvent comme "en
retard", on peut avoir une certaine forme d'avance.
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